Description
Description de l’œuvre
Une jeune beauté (bijin-ga) vêtue d’un kimono somptueusement décoré se tient debout devant une palissade de bambou derrière laquelle fleurissent de magnifiques chrysanthèmes. Son costume est d’une grande richesse : le kimono bleu à motifs géométriques et végétaux, le sous-kimono aux motifs floraux, et les détails dorés du obi témoignent du soin apporté à la représentation des étoffes. Elle est chaussée de hautes geta, indiquant peut-être qu’elle s’apprête à sortir. Le fond, d’un dégradé allant du bleu clair au blanc, renforce l’impression de calme et de fraîcheur automnale.
Focus artistique
Yoshifuji, disciple de Kuniyoshi, se distingue ici par une composition verticale structurée autour de la silhouette de la femme, à la fois figée et gracieuse. L’attention portée aux textures des tissus et à la représentation minutieuse des fleurs souligne sa maîtrise de l’ukiyo-e de genre. On retrouve son goût pour la couleur, les dégradés subtils et les lignes nettes qui animent les plis du kimono. L’harmonie entre le costume et les fleurs suggère une correspondance entre l’élégance de la figure et la saison évoquée : l’automne, représenté ici par les chrysanthèmes, fleur emblématique.
Signification culturelle
Dans l’estampe japonaise, les portraits de femmes (bijin-ga) sont souvent des représentations idéalisées de la beauté, de la mode et des attitudes de leur temps. Les fleurs en arrière-plan ont une fonction symbolique forte : ici, les chrysanthèmes sont associés à l’automne, à l'empereur et à la longévité. Leur présence renforce l’atmosphère saisonnière et encadre la femme comme une incarnation de l’élégance japonaise. Ce type de composition s’inscrit dans une longue tradition où nature et féminité se répondent, inscrivant l’image dans un cycle esthétique marqué par les saisons japonaises.
Édition
Cette estampe porte la signature 芳藤画 (Yoshifuji ga) en bas à gauche, ainsi qu’un sceau de censure (à droite), indiquant une publication officielle vers 1862/1865. Bien que Yoshifuji soit surtout connu pour ses œuvres satiriques et ses scènes d’enfants ou de folklore (omocha-e et yokai), il a aussi produit des bijin-ga dans le style de ses maîtres, notamment Kuniyoshi et Kunisada. L’impression, de très belle qualité (appelée aussi nishiki-e ou image de brocard) témoigne d’un tirage soigné et destiné à un public amateur de portraits féminins raffinés.
Condition
Très belle impression. Couleurs fraiches. Marges intactes. Voir photos