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Conservation des estampes japonaises

Comme tout ouvrage en papier, et notamment le papier ancien, quelques petites précautions vous permettront de mieux conserver vos estampes. Ces conseils sont valables également pour toute oeuvre sur papier.

L'ennemi n° 1 de l'estampe japonaise (ou de tout dessin ancien) est le soleil et la lumière. Lorsque vous choisissez d'exposer vos estampes encadrées, vérifiez qu'il n'y ai jamais de rayons de soleil qui viennent frapper directement celle-ci, ni de lumière artificielle. Accrochez la plutôt à contre-jour.

L'autre ennemi de la conservation des estampes est l'acidité des supports. Lorsque vous donnez votre estampe à encadrer, demandez bien à votre encadreur que support et passe-partout soient sans acide. Si vous désirez les conserver à plat, il existe de très bons porte-folio spécialement conçus pour l'archivage sans acide. Vous pouvez y glisser vos estampes sans souci de conservation.

A titre indicatif, toutes nos estampes sont envoyées dans un sac plastique de protection qui est sans acide et dans lequel vous pouvez laisser sans problème, aussi longtemps que vous le souhaitez votre estampe japonaise.

Comme tout papier, l'estampe japonaise n'aime pas l'humidité.

Donc des règles très simples de bonne conservation :

pas de soleil ou d'éclairage direct, 

pas de support acide, 

pas d'humidité

Qu'est ce qu'une estampe japonaise originale


Tout d'abord, une estampe japonaise n'est pas le fait d'un seul artiste. Il s'agit d'un processus complexe faisant intervenir plusieurs personnes : l'artiste (celui que l'on connaît comme Hiroshige, Hokusai,...), le ou les graveurs et enfin le ou les imprimeurs. Toutes ces personnes travaillent pour un éditeur.

Pour bien comprendre ce qu'est une estampe originale, il faut connaître les différents stades de sa fabrication (voir article : fabrication d'une estampe japonaise).

Chaque estampe imprimée à partir des plaques de bois gravées originales est un original. Le dessin préparatoire d'origine (shita-e ou "image du dessous"), réalisé par l'artiste lui-même est en général totalement détruit lors du processus de gravure des traits de contours.

Toute regravure ultérieure sans la supervision de l'artiste ne sera plus considérée comme un original, quelle que soit la qualité du travail. Toutefois, le succès de certaines estampes (telles que les séries du Tokaidô par Hiroshige) ont pu entraîner plusieurs regravures, voulues par l'artiste, avec quelquefois des variantes.

Le premier tirage de l'estampe s'arrête lorsque l'usure du bois commence à donner des traits moins nets et des repères de couleurs moins exacts, donnant à l'estampe un léger flou et des décalages de couleurs,un peu comme un enfant qui colorie et déborde des contours du dessin. L'édition originale est alors terminée, cela représentant environ deux cents à trois cents estampes. 

Nous aborderons dans un autre article le cas des éditions posthumes qui sont réalisées à partir des bois gravés d'origine et que l'on voit apparaitre dans la seconde partie du XXème siècle pour les artistes du Shin Hanga.

La fabrication des estampes japonaises

Il s'agit d'une technique faisant intervenir 3 personnes sous l'égide d'un éditeur : l'artiste qui fournira le dessin, le graveur qui gravera tous les bois et enfin l'imprimeur qui montera l'estampe.

A chaque couleur de l'estampe correspond un bois gravé.

Au départ, l'artiste réalise un "dessin-maître" appelé shita-e (dessin du dessous).

Ce dessin réalisé en traits gras sur un papier suffisamment transparent, est retourné et collé sur une épaisse planche de bois, le plus souvent du merisier, issue d'un tronc relativement gros, qui a été parfaitement séché et soigneusement poli dans le sens du fil du bois. C'est là qu'intervient la gravure proprement dite.

Le graveur taille en creux à l'aide de gouges (Marumomi) les parties destinées à rester en blanc, épargnant les surfaces et les traits qui recevront l'encre. Il crée ainsi le dessin en relief sur la planche mais détruit l'oeuvre originale au cours de ce processus. Cette planche ainsi gravée est appelée planche de trait. Elle est ensuite encrée et imprimée de manière à produire des copies quasi parfaites du dessin original.

Ainsi, l'artiste prépare autant de feuilles de papier spécial qu'il y a de couleurs (et par conséquent de blocs de bois à graver). Ces épreuves sont à leur tour collées sur de nouvelles planches en bois et les zones à colorer sont laissées en relief.

L'imprimeur prend le relais et l'estampe est ensuite imprimée par passage successifs sur ces différentes planches, appelées planches de couleur, tout simplement.

L'ajustement parfait de chaque planche est obtenu par des marques de calages appelées Kento. L'encrage se fait en frottant le papier contre la planche encrée à l'aide d'un tampon, le Baren, en corde de bambous.

L'intensité laquée du noir ou les motifs qui y apparaissent, le caractère de certains bleus, de vert ou de jaune, nécessitent plusieurs passages.

La combinaison de ces diverses étapes du processus d'impression aboutit à la réalisation de l'estampe avec toutes ses couleurs.

Il faut donc une sûreté de geste ainsi qu'un œil exercé pour réaliser des estampes où les lignes sont nettes, les couleurs juxtaposées sans bavures et sans écart de blanc.