Les Courtisanes et le Yoshiwara

 

Le quartier du Yoshiwara, le quartier des plaisirs et des maisons vertes (nos maisons closes) de Edo (nom de l’ancienne Tokyo) fut créé en 1617.

Il se développa le long d’un bras de la rivière Edo et n’était accessible qu’en barque. Les berges virent fleurir les maisons de thé, les petits restaurants et les maisons des plaisirs. Les théâtres Kabuki se trouvaient également au sein du Yoshiwara. Les plaisirs de tous les sens étaient ainsi comblés sur plus de 4 hectares.

D’autres quartiers des plaisirs virent le jour dans des grandes villes : Shimabara pour Kyoto, Shinmachi pour Osaka.

 

Les courtisanes

 

courtisane du Yoshiwara estampes japonaises

Le nombre de courtisanes à l'intérieur du Yoshiwara était d'environ 4000. Elle s'exposaient tous les après-midi et en début de soirée derrière les treillages de bois des maisons vertes (appelées ainsi à cause de la couleur verte de leurs façades). 

On y croisait des femmes aux coiffures imposantes, véritables sculptures, revêtues de kimonos somptueux à l’obi noué sur le devant. Ce sont des Tayu (courtisanes de haut rang) pratiquant souvent plusieurs arts, comme la musique ou la danse.

Les courtisanes comprenaient des yûjo (prostituées), des hashi-jôro (courtisanes de bas étage), des koshi-jôro (courtisanes de rang élevé) et enfin des Tayu.

Il existait une différente très nette entre courtisane et geishas : une geisha ne s’impliquait jamais sur le plan sexuel avec un client.

Entrées dans une maison, à l’âge de 10 à 15 ans à peine, la kamuro, jeune assistante, et la shinzo, apprentie, assistaient une Tayu, courtisane de haut rang. Elles recevaient une éducation raffinée propice au climat amoureux avec leurs futurs clients.

Selon leur beauté et leur talent, elles apprenaient à jouer d’un instrument de musique – tambourin, shamisen (sorte de guitare à trois cordes) ou koto (harpe à treize cordes ) –, à danser, à accomplir la cérémonie du thé ou de l’encens. Certaines courtisanes très cultivées lisaient des ouvrages de philosophie, peignaient, composaient des poèmes, étaient même parfois recherchées pour leur talent de calligraphe. Tous ces enseignements correspondaient aux attentes des bourgeois, qui aspiraient à l’élégance et au charme subtil de la culture aristocratique, lorsqu’ils se rendaient dans une maison.
L'usage voulait qu'il y ait plusieurs rencontres entre la courtisane et son client avant que ce dernier ne puisse se déclarer.

 

Lorsqu'une courtisane atteignait l'âge de 25/26 ans, elle s'ingéniait à prendre un "protecteur" qui lui assurerait une vie décente après sa retraite qui avait lieu avant son 30ème anniversaire. Afin de s'attacher ledit protecteur, il n'était pas rare qu'elle sacrifie un petit doigt qu'elle lui adressait afin de montrer son attachement. Son éducation particulière (et cette singulière preuve "d'amour") faisait qu'elle ne pouvait retourner dans une vie sociale "normale" sans dévoiler son ancien métier.

Nombre d'entre elles ne réussissant pas à trouver protection, étaient engagées dans d'autres maisons closes comme gérante.

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